« Le narrateur est un homme qui vit avec sa grand-mère dans une petite bourgade sinistre, la plupart du temps noyée dans le brouillard; il travaille dans un abattoir. Ses journées s’écoulent dans une routine parfois interrompue par la fuite d’un cochon, la mort d’un collègue ou la visite d’une classe et de sa jolie maîtresse. A part sa grand-mère, son collègue Bortch et le vieux Coppi, cet homme n’a que peu de liens sociaux. Ses souvenirs d’enfance, son quotidien, ses pensées intimes, tout a la même teinte grisâtre. »
Quand j’ai commencé mon défi des lectures ABC en janvier dernier, une des contraintes que je n’avais pas clairement identifiées, c’est que pour certaines lettres, il existait moins de choix parmi les auteurs. J’ai donc choisi ce livre certes un peu par hasard et mais surtout par défaut, tout comme celui de la lettre I.
Le texte est vraiment très bien écrit. Joël Egloff réussit, à travers ses mots, à nous plonger dans une atmosphère incroyablement grise et embrumée. Ce qui est particulièrement cocasse en ce qui me concerne, c’est que la représentation que j’ai d’un abattoir est celle de l’abattoir désaffecté de Châteaumeillant, reconverti en atelier pour des cours de poterie que j’ai suivis en 1998 et 1999. Tout au long de la lecture, cette image m’a servi de décor.
Par contre, en dehors d’une expérience un peu surréaliste, je ne peux pas dire que j’ai vraiment accroché à l’histoire : pas de point de départ, ni de fin ; un extrait de vie fade et triste, pas très amusante. Sur la quatrième de couverture, j’ai pu lire « Voici des personnages cocasses, des scènes surprenantes et drôles, dans l’ambiance d’un conte généreux, plein d’espoir et d’humanité. » En dehors de l’humanité, rien dans les mots précédents ne semble correspondre au livre que j’ai lu.
A noter tout de même, ce livre a reçu le Prix du Livre Inter 2005.