J’avais déjà écrit un article sur Jean Teulé pour son livre Le Magasin des Suicides, en août dernier (le premier livre dont je vous ai parlé). A la bibliothèque, on m’a conseillé son dernier roman Le Montespan, que j’avais hésité à acheter. Une histoire qui se passe sous le règne de Louis XIV, j’étais assez intéressée…
A une époque où le mariage dans la noblesse était affaire de dots et de titres, Louis-Henri Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, fait exception, car il est très amoureux de sa femme, Françoise de Rochechouart de Mortemart, qui le lui rend bien. La vie est difficile financièrement, mais les deux époux se comportent comme des amants et comptent déjà deux beaux enfants : Marie-Christine et Louis-Antoine.
Certes, Françoise a bien quelques lubies, change son prénom pour celui d’Athénaïs, et croit à la magie noire, mais rien qui ne chagrine son mari, qui tente de se faire bien voir du roi en lui offrant le service de sa petite armée. Mais le manque d’argent se fait de plus en plus sentir et Françoise en souffre. Elle parait de temps en temps à la Cour de Louis XIV où ne parle plus que de sa favorite, Louise de La Vallière.
Un jour, Athénaïs revient, toute étourdie et désemparée : le Roi l’a remarquée et elle va devenir dame de compagnie de la Reine. Loin de se douter du sens réel de cette « promotion », Louis-Henri approuve et encourage sa femme à accepter. Mais quand il réalise que sa femme est devenue la nouvelle favorite du Roi, à Versailles, il décide de ne pas se laisser faire et de vient le plus célèbre « cocu » de l’Histoire de France.
Ce livre ne m’a pas laissé une impression formidable : j’ai trouvé l’histoire un peu décousue, le langage un peu cru, les faits assez révoltants, mais j’imagine que Jean Teulé est resté très proche de la réalité.
On y voit une Athénaïs humiliée, soumise par l’argent, subissant les assauts sexuels d’un Roi qui ne se lave jamais (beurk !), des « bâtards » du Roi et d’Athénaïs, tous débiles ou handicapés (consanguinité), une messe noire au cours de laquelle un bébé est égorgé, et la déchéance d’Athénaïs qui va perdre sa place de favorite au profit de Madame de Maintenon, qui était la gouvernante de ses enfants illégitimes.
C’est une histoire, somme toute, tragique, inspirée de faits réels, et j'ai eu beaucoup d'admiration pour Montespan qui brave l'autorité royale pour tenter de récupérer sa femme.