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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 06:00

« Mattia et Alice sont deux écorchés de la vie. Pour l’un, la disparition d’une sœur jumelle attardée et des capacités intellectuelles supérieures à la norme engendrent des crises d’angoisse et de culpabilité qui le mène à l’auto-mutilation. Pour l’autre, une jambe boiteuse et une anorexie rendent l’adolescence difficilement supportable.  Pourtant, ils deviennent plus ou moins amis. Plus ou moins parce que, quand on est à ce point déchiré, il est difficile de vivre une vie normale. Même arrivé à l’âge adulte, ils n’arrivent pas à aller au fond des choses, à se livrer et ils continuent à souffrir, à se sentir en échec, à se méfier des autres. »

 

Après « Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates », il m’a fallu retomber de mon nuage pour plonger dans ce roman italien. Il est très bien écrit, mais il se dégage des deux personnages tant de mal être, de souffrance, que j’ai peiné à arriver jusqu’au bout. Alors qu’on pourrait penser que leur calvaire prendrait fin avec la sortie de l’adolescence, Alice et Mattia ne réussissent pas mieux leur entrée dans le monde des adultes.

 

Pour ce premier roman, l’auteur, Paolo Giordano, a reçu en janvier 2008 le prix Strega. Il a 26 ans.

 

Quelques critiques intéressantes chez Alex, Cunéipage, et Bibliosurf.

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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 12:00

Voilà un titre qui a le mérite de laisser perplexe quand au contenu de l’histoire : les cercles littéraires sont légion, mais je n’en connais aucun qui soit également un cercle d’amateurs de tourtes aux épluchures de pommes de terre (car c’est là le nom exact de ce cercle !). Avant de lire le livre, je me demandais d’ailleurs qui pourrait bien apprécier une tourte aux épluchures de pommes de terre. L’auteur, Mary Ann Shaffer, ne pouvait pas trouver mieux pour titiller ma curiosité.

 

Née en Virginie occidentale (Etats-Unis) en 1934, Mary Ann Shaffer a été éditrice, libraire et bibliothécaire. “Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates” est son premier et unique roman puisqu’elle est décédée, février 2008, peu de temps après avoir appris qu’il serait publié. Malade, elle en avait terminé l’écriture avec l’aide de sa nièce Anne Barrows, elle-même écrivain de littérature de jeunesse. Elle se serait inspirée d’un voyage qu’elle aurait fait à Guernesey en 1976.

 

« Londres, Janvier 1946 – Juliet, jeune écrivain célibataire de 32 ans, se lance dans la promotion du recueil de ses articles satiriques, écrits et publiés au cours de la deuxième guerre mondiale sous le pseudonyme d’Izzy Bickerstaff. Elle entretient une correspondance très suivie avec Sophie, sa meilleure amie qui vit en Ecosse, et avec le frère ainé de celle-ci, son éditeur et ami, Sidney Starck.

Côté cœur, Markham V. Reynolds, éditeur américain persuasif, lui fait une cour empressée. Et en cette période d’après-guerre, les moindres divertissements ont des saveurs de retour à la vie. Seule ombre au tableau, Juliet doit se lancer dans l’écriture d’un nouveau livre et l’inspiration lui manque.

Elle reçoit un jour une lettre d’un certain Dawsey Adams, de Guernesey, qui est entré en possession d’un livre dont elle s’était séparé et qui lui demande son aide pour trouver une biographie de son auteur. Très vite, ils échangent plusieurs courriers et c’est ainsi qu’il lui parle du fameux Cercle, né au cours de la guerre sur l’île de Guernesey envahie par les Allemands. Par voie épistolaire, elle fait ainsi connaissance de plusieurs membres du Cercle : Amelia Maugery, Isola Pribby, Eben Ramsey, … et tous lui racontent de manière captivante la façon dont ils ont (tant bien que mal) vécu l’occupation allemande sur l’île. »

 

J’ai lu ce livre DEUX fois ! Et j’ai adoré ! C’est plein d’humour, de gaieté, de tendresse, de profondeur et de superficialité, de bons sentiments. Les lettres et télégrammes s’enchainent à un rythme soutenu, et pourtant, pas d’essoufflement, ni de longueurs, juste ce qu’il faut de rebondissements. C’est bon comme du bon pain (ou de la brioche !).

 

J’ai lu quelques bonnes critiques et quelques unes plus mitigées.


Merci à Nini d'en avoir parlé!
Alex aussi, en juin dernier.

Ce qu'en pensent aussi Liza, Antigone, Sylire, Clochette, Stéphanie, Catherine et  Gilles.

A vous de voir…

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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 21:19

Mais où avais-je la tête ? Dans mes livres, certes, et pourtant, je suis bien allée au cinéma ces dernières semaines ! Mais je n’ai même pas fait d’article digne de ce nom sur LE film qui a enchanté mes oreilles et mes neurones ; une comédie britannique avec une bande son qui vous donne envie de danser dans votre fauteuil.

  


Il s’agit de Good Morning England, (
site officiel) sorti le 6 mai dernier (oui, je sais, je retarde). Les mots me manquent pour exprimer mon enthousiasme : j’ai été transportée dans le temps, j’ai gloussé comme une groupie et j’ai flashé sur des DJ Rock d’une radio pirate !

 

Voici le synopsis trouvé sur le site officiel et agrémenté de mes précisions :

 

« Carl (Tom Sturridge, nonchalant et craquant) vient de se faire renvoyer du lycée, et sa mère, Charlotte (Emma Thompson, superbe) a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir auprès de son parrain, Quentin (Bill Nighy, moins déjanté que dans “Love Actually”, mais surprenant dans sa sobriété).

Il se trouve que celui-ci est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé d’un équipage éclectique de DJ's rock and roll. À leur tête se trouve le Comte (Philip Seymour Hoffman, craquant)
, un Américain exubérant, véritable dieu des ondes en synergie totale avec la musique.

A ses côtés, ses fidèles animateurs : Dave (Nick Frost, un charme fou et un brin lubrique)
, ironique, intelligent et d'un humour acéré ; l'adorable Simon, qui cherche l'amour ; l'énigmatique Midnight Mark, séduisant et silencieux ; Wee Small Hours Bob, le DJ des petites heures du matin, accro à la musique folk et à la drogue, Thick Kevin, qui possède l'intelligence la plus microscopique du monde ; On-the-Hour John, le chroniqueur des actualités, et Angus "The Nut" Nutsford, qui est sans doute l'homme le plus agaçant d'Angleterre...

La vie en mer du Nord est riche en événements. Simon va rencontrer la femme de ses rêves, Elenore, et se marier sur le bateau… mais sa nouvelle épouse le quitte dès le lendemain. Gavin (Rhys Ifans, génial ! vous vous souvenez ? le coloc de Hugh Grant dans “Coup de foudre à Notting Hill”) revient de sa tournée de découverte des drogues en Amérique pour reprendre sa position de plus grand DJ de Grande Bretagne et affronte le Comte.

Et Carl découvre le beau sexe,.. et qui est son vrai père.

Entre temps, les radios pirates sont entrées dans le collimateur du ministre Dormandy, (Kenneth Brannagh, remarquable !)
qui veut réduire ces rebelles au silence. A une époque où un pouvoir vieillissant étouffe tout ce qui ressemble à l’exubérance de la jeunesse, Dormandy saisit sa chance de marquer un point en politique et fait voter une loi pour déclarer les pirates illégaux et supprimer une fois pour toutes leur déplorable influence sur le pays.

Sa démarche va déclencher une véritable tempête en haute mer. »

 

Avec ce film, j’ai passé 2 heures 15 de pur bonheur : Richard Curtis, le réalisateur, est aussi celui de “Love Actually” et le scénariste de nombreux succès tels que les deux “Bridget Jones” et “Coup de foudre à Notting Hill”.

 

Les acteurs sont remarquables, ils jouent à fond leur rôle, n’hésitant pas à frôler la caricature. On voit qu’ils s’en donnent à cœur joie.

 

Mais mon plus grand plaisir, ça a été la bande son : sur la totalité du film, les plus grands hits du rock des années 50 et 60 défilent à une telle cadence qu’on pourrait se lever toutes les deux minutes pour danser… mais bon, on sait se tenir dans une salle de cinéma. Je l’ai donc achetée pour faire durer le plaisir.

 

Mauvaise nouvelle pour vous, le film ne passe plus que dans quelques salles (renseignez-vous sur Allociné.fr)

 

Bonne nouvelle pour tous : il sortira en DVD le 22 septembre prochain ! 

Quelques images pour vous faire patienter...



Philip Seymour Hoffman







 

Nick Frost (la chaussette!)






   
Bill Nighy



















 Rhys Ifans                             
                                                           
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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 12:30


Je connais peu le travail d’Eric-Emmanuel Schmitt, mais j’avais vraiment aimé sa nouvelle « Odette Toulemonde » et le film qui en a été tiré. C’était poétique, comique, tendre, délicieux comme une mousse au chocolat (belge ?).

 

Avec « Le sumo qui ne pouvait pas grossir », le registre est différent. Tout d’abord, l’histoire (une centaine de pages) est trop courte pour être un roman et trop longue pour être une nouvelle. Ce statut un peu “bâtard” m’a bien plu ; j’aime bien ce qui ne rentre pas dans les cases ! Ensuite, le titre est quelque peu cocasse : un sumo qui ne peut pas grossir n’est, à priori, pas un sumo, non ? Ça donne envie de creuser un peu plus loin et d’essayer de comprendre de quoi il retourne.

 

Je n’ai pas été déçue : conte philosophique vulgarisé, ouverture à la spiritualité, initiation,… les thèmes abordés ne manquent pas et pourtant la lecture est facile et rapide, l’histoire est belle et agréable.

 

« Fugueur tentant de survivre dans les rues de Tokyo, Jun est un adolescent révolté mais débrouillard. A quinze ans, difficile d’envisager un avenir quand la vie a déjà été si dure avec vous ! Pourtant, Shomintsu, un vieillard maître d’une école de sumos, lui tend la main en lui répétant cette phrase énigmatique : “Je vois un gros en toi.” D’abord agacé, puis finalement intrigué, Jun va tenter de comprendre ce que Shomintsu cherche à lui faire découvrir. Le chemin sera parsemé d’embûches, mais Jun apprendra à chercher les réponses en lui-même. »

 

Merci à Pachy qui en avait parlé ici.

Ce qu'en pensent Chris, Vero33 et Kao-Fan.


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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 06:00

« Ethan Whitaker a tout pour être heureux : parti de rien, il s’est construit peu à peu, à force de courage et de ténacité, et il est devenu un “psy” célèbre. Et c’est exactement ce qu’il souhaitait.

 

Pourtant, dans sa vie, que de renoncements et de choix difficiles ; il a d’abord quitté son meilleur ami, Jimmy, et sa petite amie, Marisa, en disparaissant dans la foule de New-York, puis il s’est séparé de Céline qui était pourtant la femme qu’il aimait passionnément.

 

Cette journée du 31 octobre risque être décisive : sa rencontre avec Jessie, une adolescente de quatorze ans, le perturbe plus qu’il ne l’aurait imaginé, et il reçoit une invitation au mariage de Céline, pour le jour même. S’il a une chance à saisir pour changer sa vie, c’est aujourd’hui, car sous le vernis de l’homme qui a réussi, Ethan est un homme désabusé et amer. »

 

Guillaume Musso décline à l’infini les histoires de personnages qui revivent leur vie dans des mondes parallèles. Je reviens te chercher n’échappe pas à la règle : Ethan va revivre sa journée du 31 octobre, en essayant d’en modifier le cours des événements. On retrouve cette même idée dans la plupart de ses romans. Son nouveau livre, Que serais-je sans toi ?, semble reprendre cette même idée.

 

Une lecture facile, mais on oublie vite l’histoire. Un Musso, quoi !



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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 06:00


« Antoine Rey se sent malmené par la vie.


A quarante ans passés, il est divorcé depuis deux ans, père de trois enfants (Arno, Margaux et Lucas) dont deux adolescents  en puissance, et il ne se remet pas du départ de sa femme, Astrid. Elle l’a quitté pour un homme plus jeune que lui, et depuis, il manque d’air, d’énergie.


Pour l’anniversaire de sa sœur Mélanie, séparée, elle aussi, depuis peu de son compagnon, il décide de l’emmener en week-end au bord de la mer, à Noirmoutier, là où ils allaient quand ils étaient enfants, avant la mort de leur mère.


A leur retour, un accident de voiture fait basculer l’équilibre périlleux de sa vie : Mélanie allait lui apprendre quelque chose d’important et Antoine n’aura de cesse de savoir quoi. La relation obscure de leurs parents, les circonstances de la mort de sa mère, son amour secret forment un mystère qu’il veut élucider.


Il aura bien besoin de la présence réconfortante d’Angèle pour faire son chemin
. »

 

Le précédent roman de Tatiana de Rosnay, Elle s’appelait Sarah, avait une portée historique et dégageait une force dramatique qu’on ne retrouve pas ici.

 

Antoine raconte un passage de sa vie. Il s’agit à la fois d’un retour sur son passé, sur ses douleurs d’enfant qui a perdu sa mère et d’un bilan sur sa vie actuelle. La relation entre Antoine et son père est intéressante : aucune communication, pas de marque d’affection.

 

Antoine n’est pas pour autant un personnage sombre, équivoque. C’est un homme comme les autres, confronté à des situations difficiles, mais pas anormales. Il vit aussi des moments de plaisir et de bonheur L’histoire est très agréable et les nombreux personnages sont attachants.

Ce qu'en pensent Candice, Laure, Léthée et Ameleia.

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 06:00



Salamandre
 : n.f. Amphibien urodèle, petit animal noir taché  de jaune dont la peau sécrète une humeur très corrosive. Au Moyen-âge, on attribuait aux salamandres la faculté de vivre dans le feu.

 

« Catherine, 46 ans, célibataire, mène une vie bien réglée, sans surprises ni imprévus. Son train-train quotidien est pourtant malmené quand le directeur des ressources humaines lui annonce qu’il lui reste des jours à prendre.

 

Passé l’agacement que lui procure cette injonction,  elle décide de renouer avec une amie, Aude, qui vit avec son mari à Recife. C’est ainsi qu’elle se retrouve à prendre l’avion en plein mois de novembre pour un long mois de vacances au Brésil.

 

Après quelques jours de farniente sur la plage, sa vie prend une nouvelle tournure quand elle rencontre Gilberto, jeune brésilien séduisant. Leur liaison a un impact tel qu’elle décide de changer de vie et de rester au Brésil. Cette décision l’entraine vers des événements que nul n’était capable de prévoir. »

 

Alors qu’au début du roman, on imagine la vie de Catherine comme une suite d’habitudes bien rôdées, on est très vite surpris par sa capacité à accepter tous les changements qui s’imposent à elle ; sa vie au Brésil va révolutionner sa vision de la vie et les choix qu’elle fera seront incroyablement audacieux, à moins qu’ils ne soient inconscients. L’inconnu, la passion puis la nécessité guideront ses pas pour arriver à une vie à l’opposé de celle qu’elle avait toujours connue.

 

Le roman se termine dans l’ambiguïté : on pourrait penser que Catherine se résigne à une vie difficile, mais j’ai eu l’impression qu’elle en était soulagée, voire heureuse ; elle “disparaît”, devient plus qu’anonyme, invisible.

 

La passion de Jean-Christophe Rufin pour le Brésil lui vient de son poste d’attaché culturel auquel il a accédé en 1995. En 2003, il a été nommé ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie.

Ce qu'en pense Nadège.

Merci Thérèse pour cet excellent choix!

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 06:00

Vous ne le saviez peut-être pas, mais j’admire Faïza Guène. Cette fille sait raconter des histoires ! Elle trouve les mots justes, et, à 24 ans, elle a déjà écrit trois romans !

Le dernier en date, Les Gens du Balto, est paru en 2008 et pourtant, je n’en avais pas entendu parler. Heureusement, Thérèse était là !

 

« Ils sont sept ; sept personnes à raconter leur point de vue sur le drame qui s’est déroulé au Balto.

Joël, le propriétaire, raciste et obsédé sexuel, qui ne lâchera rien avant la fin ;

Tanièl, adolescent en rupture avec l’école qui fréquente occasionnellement le Balto ;

Magalie, blondinette canon qui aime plaire et qui ne vit que par son téléphone portable ; elle a souvent rendez-vous au Balto avec Tanièl ;

Ali, copain de Tanièl, dont il est jaloux depuis que celui-ci sort avec Magalie, et qui n’aime pas Joël parce qu’il est raciste ;

Yéva, mère de Tanièl, d’origine arménienne, qui nourrit toute sa famille et achète ses cigarettes au Balto ; elle n’aime pas Joël parce qu’il la reluque sans gêne et qu’il lui a déjà mis une main aux fesses ;

Jacquot, son mari, chômeur de longue durée, adepte du canapé et des séries à la télévision ; il va au Balto pour acheter des jeux à gratter;

Yeznig, deuxième fils de la famille, dénigré par son frère, adoré par sa mère ; il va au Balto pour jouer au flipper.

Ils presque tous une (bonne ?) raison de ne pas aimer Joël, mais lequel d’entre eux à commis un acte malheureux ? »

 

Peut-être moins mystérieuse qu’une histoire d’Agatha Christie mais bien plus passionnante que le Cluedo, cette histoire retrace comme une enquête policère la tragédie qui s'est déroulée au Balto en s’attachant principalement aux caractères des personnages, croustillants et plus vrais que nature, et à leurs petits secrets, leurs travers, leur humanité.

 


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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 06:00


Parler de la migration, de la perte d’identité et de repère, du choix de vivre et de travailler dans un autre pays que le sien n’est pas facile. Tahar Ben Jelloun réussit pourtant, au travers de son livre, à nous faire partager les questionnements de Mohammed, marocain, ouvrier des usines Renault.

 

« Tant qu’il était au travail, Mohammed ne se posait même pas la question, il se sentait à sa place et utile. Mais avec l’arrivée de la retraite, il est déboussolé par son statut bancal d’émigré, il se sent très éloigné des préoccupations de ses enfants qui se sentent français, décalé par rapport aux us et coutumes de son pays d’origine, déconcerté par les divagations de l’Islam et le comportement agressif des pèlerins à La Mecque. A quoi va-t-il bien pouvoir utiliser son temps libre ? Qui comprend-il et qui le comprend ? Quelle identité a-t-il ? Quelle est sa place dans la société ? Sa seule certitude, c’est l’avenir de son neveu, Nabile, mongolien, qu’il a emmené avec lui en France pour qu’il soit pris en charge correctement, et qui lui voue un amour inconditionnel. »

 

Ce qui m’a le plus interpellée dans ce roman, c’est la sensation qu’a Mohammed d’être partout en décalage. Quoi qu’il fasse, il n’est pas compris, il passe pour un ringard (aux yeux de ses enfants) ou pour un excentrique (dans son village d’origine). La question de l’identité de Mohammed se pose crûment et Tahar Ben Jelloun nous la renvoie discrètement : et nous, qui sommes-nous ? Nous sommes presque tous issus d’une migration, qu’elle soit nationale ou internationale ; quelle est notre identité ?

Ce qu'en pense Bab's, Brigitte, Tankya du Raï, Stemilou et Er Ma.

Merci à Thérèse de me l’avoir proposé.

 

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 06:00

Béatrice et Benjamin sont mariés depuis plusieurs années et parents d’une petite Marion.

 

Béatrice écrit des livres pour enfants, elle est très belle et élégante (grande qualité aux yeux de ses beaux-parents) et a un tempérament de meneuse.

 

Benjamin est pharmacien dans une officine où il aime travailler; il aime son métier, la vie qu’il mène, et il adore sa fille.

 

Et c’est là que le bât blesse : sa femme voudrait qu’il achète une officine, s’installe à son compte, qu’il soit meilleur amant, un père plus strict. Il a l’habitude de ce refrain là, comme des autres (« Va acheter une pizza, […] je ne suis pas à votre service pour faire des petits plats. » ; « Benjamin, tu compliques tout ! Dès que je te fais la moindre réflexion, tu le prends mal. » « Ton indifférence me fait souffrir. (pleurs) »)De compromis en compromis, Benjamin tente désespérément de plaire à sa femme, d’être gentil et attentionné ; et surtout, il a peur de perdre Marion s’il ne s’exécute pas.

 

Mais au fil des semaines, des mois, au fur et à mesure que les manipulations de sa femme le tiraillent, Benjamin se met à résister, prudemment d’abord, par petites touches, jusqu’à dire « Non » une bonne fois pour toutes, la fois où il refuse de continuer à être l’objet sexuel de sa femme.

 


Voilà un livre intéressant !
Un homme maltraité par sa femme et qui finit par se rebeller, c’est un sujet assez rarement traité pour le mettre en avant.
J'ai été attirée par la première de couverture et je me suis laissée tenter.
J’ai beaucoup aimé le ton assez comique, même si l’humour est grinçant.
J’ai très rapidement pris fait et cause pour le narrateur, Benjamin, qui analyse très finement le piège dans lequel il vit et dont il tente de se libérer.
Le personnage de Béatrice est particulièrement corsé : la manipulation faite femme !
Un coup de chapeau à Isabelle Minière, l’auteur.


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